Besoin de succion du nouveau-né : d’où vient-il et comment l’apaiser ? - Élhée

Besoin de succion du nouveau-né : d’où vient-il et comment l’apaiser ?

Souvent dès les premiers jours de vie et même parfois avant, dans le ventre de leur maman, les bébés cherchent à apaiser leur besoin de succion en tétant. Réflexe naturel dit archaïque, le besoin de succion présente deux facette - nutritive et non nutritive - qui jouent un rôle important dans le bien-être du nourrisson. Sein, sucette, pouce ou doudou, le besoin de succion et les troubles qui l'accompagnent parfois, découvrez dans ce nouvel article, tous nos conseils Élhée pour vous guider.

 

SOMMAIRE:

    Le besoin de succion des bébés : un réflexe inné

    Au moment de l'échographie, c’est parfois la grande surprise, bébé est en train de sucer son pouce ! Un réflexe prénatal qui va s’affiner tout au long de la grossesse pour atteindre son paroxysme à la naissance. C’est d'ailleurs grâce à lui que votre enfant peut prendre sa première tétée.

    Il est alors question de succion nutritive que bébé utilise pour se nourrir et durant laquelle il est concentré, suçant longuement le lait maternel et déglutissant entre chaque succion.

      En parallèle, la succion non nutritive au sein, au biberon, avec son doudou ou sa tétine, est plus rapide et comporte de longues pauses. Ici il n’est pas question de faim, mais de réconfort.

        Reconnaître le besoin de succion

        Mais alors, comment différencier la faim du besoin de réconfort ? Si l'heure du repas est dépassée (même de peu) ou si elle approche et que bébé a faim, il y a de fortes chances qu’il se mette à pleurer. Vous pourrez peut-être aussi reconnaître ses mouvements de bouche et des tentatives pour téter son doudou, ses doigts ou son poing tout entier, sans parvenir à se calmer.

        Le besoin de réconfort peut être marqué par un enfant plutôt agité, qui a du mal à s’endormir, qui s'énerve ou qui tourne la tête de tous les côtés. S’il tête, il se calme automatiquement et très rapidement.

        Faites le test vous-même ! En cas de doute, si l'heure du repas n'a pas encore sonné et que ses couches sont propres, donnez à bébé votre petit doigt à téter. S’il ne se calme pas, vous pouvez préparer son repas lacté.

        Les mille et un bienfaits de la tétée

        Réflexe inné (ou réflexe archaïque) associé aux réflexes agrippement, des points cardinaux, de Moro, à la marche automatique, à l’allongement croisé et au maintien de la tête) le réflexe de succion joue de nombreux rôles dans la vie de votre bébé.

        • Se nourrir : avant tout, téter permet à votre enfant de boire son lait, maternel ou infantile, donné au sein ou au biberon.
        • Réguler la production de lait : en tétant à votre sein, bébé stimule et module votre production de lait en fonction de ses besoins et de son appétit.
        • S'apaiser : la succion procure un sentiment d’apaisement et de calme qui console ou soulage votre tout-petit en fonction de ses besoins.
        • Gérer le stress et la douleur : téter libère des endorphines. Hormone de la détente et du sommeil, elle présente également un effet antalgique particulièrement utile lors d’examens médicaux par exemple.
        • Interagir : à chaque mise au sein, si bébé arrête de téter, vous changez de sein. Il s’agit d’une première forme d'échange pour lui, souvent accompagnée de regards et de petits sons (tellement mignons !).
        • Grandir : la succion et joue un rôle de réassurance significatif dans le développement psychoaffectif de l’enfant.
        • Développer le palais : l’ostéopathie périnatale nous apprend que la pression exercée par la langue sur le palais (lors des tétées et au repos), aide à sa mise en place par le mouvement des os crâniens qui le composent.
        • Développer les muscles maxillaires : téter fait travailler l’ensemble des muscles du visage jusqu’à, en partie, façonner sa forme.
        • Enfin, la succion oblige bébé à respirer par le nez : la meilleure façon pour lui (et pour tous) d’oxygéner son cerveau.

        Sein, sucette ou tétine, pouce ou doudou : apaiser le besoin de succion

        comment apaiser le besoin de succion des bebes - epingle pinterest

        Au fil des semaines et des mois, le réflexe de succion évolue vers un besoin, et ce, à mesure que votre enfant comprend que cela le réconforte. C'est souvent à cette période qu'il adopte son doudou, son pouce ou une sucette pour l'accompagner.

        Côté parents, le grand soulagement d’avoir trouvé un remède aux pleurs et à l’inconfort de leurs bébés, laisse rapidement place au questionnement sur ses avantages et ses inconvénients. 

        Le pouce, impossible à égarer

        Un véritable atout, surtout apprécié la nuit. En cas de réveil, votre petit n’a besoin de personne pour se rendormir, il retrouve son pouce très facilement. Par contre, quand vient le temps d'arrêter de téter, c’est une autre histoire. Car si le principal avantage du pouce est d’être impossible à perdre, il s'agit aussi de son premier inconvénient.

        Les spécialistes lui reprochent aussi une plus grande déformation orthodontique, principalement chez les enfants qui sucent leur pouce longtemps.

        Le sein, difficile à refuser

        Les bébés allaités ont tendance à mêler tétées nutritives et tétées de réconfort, en prenant le sein. Si ces moments sont souvent empreints de douceur et de magie, il n'est pas toujours facile de faire la différence entre les deux et encore moins de refuser le sein ou de retirer bébé du sein parce que vous avez l'impression qu'il ne tête pas efficacement.

        Pour cette raison, de nombreuses mamans choisissent de donner une sucette, ou tétine ou suce, à leur enfant.

        La sucette, plus facile à stopper

        À l’inverse du pouce, la sucette est plus facile (et surtout physiquement possible) à abandonner, même quand on connaît tout l’amour que les bébés portent à leur tétine. Interchangeable pour l’hygiène et la praticité, elle risque toutefois d’être perdue en balade ou égarée la nuit. C’est d’ailleurs souvent pour cela qu'en tant que parents, nous en possédons une véritable collection.

        Plus souple que le pouce et plus profilée (on parle de tétine anatomique ou physiologique), la sucette présente enfin un impact réduit sur le développement bucco-dentaire des bébés. 

        Le doudou et son émotionnalité

        Enfin, le doudou, objet transitionnel par excellence, accompagne les enfants lors des moments de séparation avec leurs parents. Il arrive donc qu’il prenne plus ou moins temporairement la place de la tétine (quel lapin en peluche n’a jamais vu ses oreilles tétouillées ?), mais aussi que la tétine se transforme en doudou avec des bébés qui utilisent la téterelle pour se frotter le nez et s’apaiser.

        Nos conseils pour gérer le besoin de succion de votre bébé

        Médecins et pédiatres recommandent de réserver l’usage de la tétine au moment de sommeil (la nuit et durant les siestes). Mais, la plupart des enfants la cherchent aussi quand ils sont fatigués, malades ou s'ils se sont fait mal. En bref, quand le besoin de réconfort est à son maximum. Il y a aussi les bébés qui ont « tout le temps » besoin de téter et les bébés qui ne s’endorment qu’au sein. Cependant, certaines habitudes sont à éviter : 

        • donner la sucette à la place des repas (ou pendant), 
        • tremper la sucette dans la confiture, le miel ou le sucre pour la rendre plus appétissante, 
        • laisser la tétine à disposition sans limites.

        Pourtant, dans les premières semaines et même durant les premiers mois, ne culpabilisez pas de donner le sein, la sucette ou le petit doigt à votre bébé. Si, en dehors de repas il réclame la tétée, c’est qu’il en a besoin pour s'apaiser, se calmer, se rassurer ou s'endormir. Progressivement, en grandissant, il finira par va se réguler comme un grand.

        Sucette et allaitement, un duo à éviter ?

        Sur ce point, les avis divergent. Tandis que certains médecins recommandent de ne pas utiliser de tétine en parallèle à l’allaitement pour éviter tout risque de confusion, différentes études montrent que, chez le bébé né à terme et en bonne santé, l’introduction de la tétine ne présente aucun impact particulier.

        La recommandation générale, aux États-Unis, mais aussi au Danemark, veut toutefois que l’on ne propose la sucette qu'une fois l’allaitement bien installé.

        La sucette physiologique : comment choisir une tétine pour votre bébé ?

        Parce qu'une fois adoptée, une sucette est difficile à changer, voici quelques conseils pour la choisir sans vous tromper.

        • Pour son confort et pour l’ergonomie, choisissez une tétine adaptée à l’âge de votre enfant, que vous changerez à chaque palier (de la naissance à 2 mois, de 2 mois à 6 mois, 6 mois et plus…).
        • Optez pour une sucette physiologique extrasouple conçue pour s’adapter au palais et respecter le bon positionnement des dents quand elles commenceront à pousser.
        • La sucette doit d'ailleurs toujours permettre à bébé de fermer la bouche.
        • Vérifiez aussi la composition de la tétine et de la téterelle pour privilégier les matériaux les plus sains. C’est par exemple le cas du silicone médical ou du caoutchouc naturel. 
        • Enfin, la forme du bouclier est elle aussi aussi importante pour éviter toute pression sur la bouche et pour laisser respirer la peau, souvent mouillée de bave à cet endroit-là.
        • Bien sûr, pour le plaisir il est aussi recommandé de choisir la sucette de votre bébé en fonction de son design unique !

        Le savez-vous ? Comme il n’est plus recommandé de stériliser les biberons à chaque utilisation, il n’est plus non plus recommandé de stériliser les sucettes. Les laver oui, les rincer aussi, mais, pour que le système immunitaire de votre enfant se développe, une bonne hygiène est suffisante. À noter en parallèle de ne pas oublier la sucette au soleil, de ne pas la congeler ni la passer au lave-vaisselle pour éviter les tétines détériorées !

        Les troubles de la succion : comment les reconnaître ?

        Le réflexe de succion permet à votre bébé de se nourrir à votre sein ou à l'aide de son biberon. Toutefois, certains troubles peuvent lui compliquer la vie et la vôtre aussi. Voici comment tenter de les reconnaître.

        Les tétées sont longues, plus compliquées, parfois anarchiques et surtout insatisfaisantes pour vous comme pour votre enfant. Des symptômes tels que le refus du biberon ou du sein, des fuites de lait, des fausses routes, un RGO ou une plus grande agitation lors des repas peuvent vous mettre la puce à l'oreille.

        En cas d'allaitement, vous pouvez ressentir des douleurs mammaire, voir apparaître des crevasses ou vivre un engorgement significatif.

        Consulter votre pédiatre pourra vous aider à identifier la cause de ce trouble de la succion (mécanique, fonctionnel ou sensoriel) et à trouver son origine dans un frein de langue trop court, une mâchoire étroite ou encore la prématurité de votre bébé.

        Quand arrêter le pouce ou la tétine ?

        Dans l'idéal, les professionnels de santé recommandent d'arrêter la tétine entre deux et trois ans et ce, pour préserver le bon développement bucco-dentaire des enfants. En général, l'entrée à l'école maternel coïncide avec un désintérêt progressif pour la tétine. Toutefois, si vous sentez votre enfant en difficultés face à cette grande étape, n'hésitez pas à le valoriser, à lui dire que les grands n'ont pas de tétine et à installer dans la maison, une petite boîte à tétine pour la déposer, bien en sécurité.

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        En conclusion

        • Le réflexe de succion est présent dès la naissance. Au fil des mois, il se transforme en besoin de succion utilisé par bébé pour s’apaiser et se rassurer.
        • La succion permet à votre enfant de se nourrir, de stimuler la lactation s'il est nourri au sein, de se calmer ou encore de s’endormir.
        • Pour bien choisir la sucette de bébé, tenez compte de sa taille, de sa forme et des matériaux qui la composent.
        • Les troubles de la succion quand ils existent, peuvent se manifester par un refus du sein ou du biberon, des pleurs, de fausses routes ou l’apparition d’un RGO chez le bébé.
        • Il n’y a pas d’âge pour arrêter de sucer son pouce ou sa tétine. Chaque parent doit accompagner son enfant dans cette démarche en évitant de dépasser le cap des 3 ans.
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